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Né un 8 juin : Mick Hucknall (Simply Red), la voix soul venue de Manchester

parStéphane Soupart
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08 Jun 2025 10h30
Mick Hucknall
© Etienne Tordoir

Il a vu le jour en 1960 à Manchester, en Angleterre. Mick Hucknall est le fondateur, chanteur et principal compositeur de Simply Red

Fils unique abandonné par sa mère à l’âge de trois ans et élevé par son seul père, cet épisode douloureux de son enfance l’a conduit bien des années plus tard à écrire "Holding Back The Years", une de ses chansons les plus déchirantes figurant sur "Picture Book" le premier album de Simply Red en 1985. Mick Hucknall en avait déjà produit une ébauche avec son tout premier groupe The Francis Elevators. Souvent interrogé sur la genèse de ce titre, il expliquera que lui-même a mis du temps avant de comprendre sa signification. Si les paroles soulignent l’absence d’une figure maternelle, elles mettent aussi en lumière une relation parfois tendue avec un père régulièrement dépassé par la tâche qui lui est dévolue."J'ai chanté cette chanson en pensant à ce vide, à cette absence. C'était une sorte de thérapie" confiere-t-il lors d’une interview sur les ondes radio de la BBC.

Mélange unique de soul, de pop et de jazz,  Simply Red ne doit pas attendre bien longtemps avant de tutoyer le somme des charts. Aux côtés de "Holding Back The Tsars", hit mondial déjà mentionné plus haut, "Picture Book" (1985) compte une belle brochette d’autre succès comme "Money’s Too Tight To Mention", "Come To My Aid", "Look At You Know" ou "Jericho" qui deviendront progressivement les piliers du répertoire scénique du groupe. Avec une ligne de basse caractéristique, la plage titulaire indique déjà clairement l’intérêt du chanteur pour le reggae. Celui-ci se concrétisera en 1993 avec l’avènement du label spécialisé Blood & Fire pour lequel Hucknall met la main au portefeuille. Quand on aime, on ne compte pas ! L’ambition initiale consistait à sortir de l’ombre des classiques oubliés du reggae, du dub et du toasting. 

Au fil des décennies, Mick Hucknall reste plus que jamais le seul maître à bord, A l’exception du saxophoniste Ian Kirkham, tous ses autres comparses ont un jour ou l’autre jeté l’éponge. Avec treize albums à son actif,  Hucknall et Simply Red ont enchaîné un nombre éclatant de succès comme "If You Don’t Know Me By Now", "Starsz, "Sunrise" (qui sonne comme du Hall & Oates), "Something Got Me Started", "It’s Only Love" ou encore "Fairground". Conçu en partie pendant le confinement, l’album "Time" (2023) se veut plus introspectif. "J’ai d’un certaine manière réalisé qu’en plus d’être chanteur, je suis aussi un compositeur. J’écris des chansons et j’ai voulu parler de ce processus parfois complexe et douloureux" explique le chanteur.

En février 2025, Mick Hucknall a donné le coup d’envoi, à Mexico, d’une tournée mondiale célébrant les 40 années d’existence de Simply Red. Dès la fin de l’été, le groupe visitera ainsi la Grande-Bretagne bien entendu mais la plupart des pays du Vieux Continent.

En dehors de la musique, le chanteur est aussi connu pour son franc-parler, sa passion pour Manchester United, son engagement politique (il a longtemps soutenu le Parti travailliste anglais), son goût pour le vin (au point d’investir dans un vignoble en Sicile) et, sur un plan plus personnel, son appétence pour la gent f féminine. De Kim Wilde à Alicia Duvall, en passant par Adriana Karembeu, elles sont nombreuses à avoir un jour ou l’autre succombé à son tempérament de feu. Depuis son mariage en 2010, quelques années après la naissance de sa fille Romy True, il semble cependant être devenu un père et un mari exemplaire.   

Laissons lui le mot de la fin, en clôture d’une interview accordée au quotidien "The Guardian" en 2022 : "Tant que j’aurai suffisamment de  voix, je chanterai. C’est ce que je suis et ce que j’ai toujours été".

Quelques dates qui clôturent la tournée du 40ème anniversaire :

12 novembre : Sportpaleis - Anvers (Belgique)

15/16 novembre : Ziggo Dome - Amsterdam (Pays-Bas)

(Stéphane Massart - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Mick Hucknall en interview à l’American Hotel d’Amsterdam (Pays-Bas) en février 1987