Né un 6 juin : Tony Levin, le bassiste complice de Peter Gabriel comme de King Crimson

Il a vu le jour en 1946 à Boston (Massachusetts), il a débuté comme contrebassiste classique avant de se tourner vers le rock et le jazz

Son nom reste toujours assez peu connu du grand public même si sa carrière s’étend aujourd’hui sur plus de cinq décennies. Il a joué sur au moins 500 albums dans des styles extrêmement variés, de Alice Cooper (pour le fameux "Welcome To My Nightmare") à John Lennon (pour "Double Fantasy") mais aussi, un peu au hasard, pour Stevie Nicks, Lou Reed, Laurie Anderson et des dizaines d’autres artistes.

Mais il est surtout connu pour ses longues collaborations avec Peter Gabriel et King Crimson, deux piliers de la musique progressive. Il a rencontré le premier en 1976 à Toronto (Canada) juste après son départ de Genesis. Il a aussi officié aux côtés des deux guitaristes Robert Fripp et Adrian Belew de King Crimson depuis 1981. Vous vous rendez ainsi compte que ce Tony Levin dont vous ignoriez peut-être tout est bien  loin d’être un inconnu !

Extrêmement fidèle, il a toujours répondu présent au premier comme aux seconds. "Je ne le connaissais pas du tout et j’ignorais tout de l’oeuvre de  Genesis" se souvient-il.."Disons que j’ai eu la grande chance au cours de cette sessions d’enregistrement canadienne de rencontrer simultanément les deux artistes qui auront une influence majeure sur la suite de ma carrière".

Depuis le premier album solo de Peter Gabriel en 1977, une véritable complicité uni les deux hommes. Grâce à des innovations comme le Chapman Stick et les "funky fingers" (de petites baguettes attachées aux doigts pour frapper les cordes de la basse), Levin apporte indéniablement des éléments distinctifs au son de Gabriel. "L'une des raisons pour lesquelles Tony est si demandé depuis si longtemps"  analyse l’ancien chanteur de Genesis dans les colonnes du "Financial Times"; "c est son extraordinaire musicalité. Sans être tape-à-l'œil ! Souvent, les musiciens virtuoses aiment accrocher la lumière. Tony, lui, veut toujours laisser la chanson parler".

Des morceaux emblématiques tels que "Sledgehammer" et "Don't Give Up" (avec la voix de Kate Bush)  n’auraient jamais été aussi émouvants sans lui. 

Avec une réelle humilité, ce grand technicien chauve toujours à la recherche d’une innovation pertinente se met ainsi systématiquement au service des musiques sur lesquelles on l’invite à s'exprimer. Chapeau bas, monsieur Levin !

(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Tony Levin avec Peter Gabriel sur la scène du festival de Torhout (Belgique) le 5 juillet 1987