Le chanteur britannique à la voix rauque a vu le jour 1956 à Kingston-upon-Thames au sud-ouest de Londres
Richard Butler étudie initialement la peinture avant de se tourner vers la musique à la fin des années 1970. Avec son frère Tim à la basse, il fonde les Psychedelic Furs en 1977 même si leur premier album éponyme ne verra le jour que trois ans plus tard. Il s'agit de leur première expérience sur la turbulente scène musicale anglaise de l’époque.
Mêlant guitares abrasives, saxophone mélancolique et surtout la voix rocailleuse de Richard, le son du groupe ne manque pas d’originalité. Mélopée envoûtante sur la séparation et une forme de désespoir liée à la perte d’un être cher, "Sister Morphine" balise ainsi les méandres tortueux que le chanteur continue à explorer jusqu’à aujourd’hui. En laissant toujours plâner une part de mystère…
Les albumsc suivants comme "Talk Talk" (1981) ou "Forever Now" (1982) imposent sans aucun doute le groupe comme un pilier de la new wave. Du chaos apparent de leur inspiration, les Psychedelic Furs sortent aussi , quasi miraculeusement, une poignée de pépites qui trouvent le chemin du succès. Sans jamais rechercher la facilité, "Love My Way" ou "The Ghost In You" deviennent ainsi des hymnes du rock dit alternatif. Ecrite en 1981,"Pretty In Pink" (titre le plus connu du groupe) a suivi une destinée étonnante puisque, cinq ans après sa sortie, le réalisateur John Hughes a construit son film du même nom autour de celle-ci. Les Furs en ont même enregistré une version aux angles plus arrondis qui figure au générique du long-métrage dans lequel joue notamment Molly Ringwald.
Dans une interview avec "Rolling Stone", Richard déclarait :
"J’ai toujours vu les Furs comme une extension de ce que je voulais exprimer en tant que peintre : le chaos, la beauté, et une certaine ironie triste. La musique est devenue mon nouveau canevas". D’ailleurs, depuis une vingtaine d’années, il a ressorti ses pinceaux et expose de temps à autre. Comme il aime à le préciser, il se considère aujourd’hui comme "un peintre qui chante plutôt que comme un chanteur qui peint" soulignant ainsi une inversion des priorités dans sa vie..
Après plusieurs séparations et reformations, ainsi que deux albums sous le nom de Love Spit Love, Richard Butler remet les Psychedelic Furs au centre de ses préoccupations avec l’album "Made For Rain" (2020), leur premier en près de trois décennies. A propos de ces nouvelles composition, il confiait dans les colones du "NME" : "Ce n’est pas un album nostalgique. C’était important pour moi que ce soit un disque de maintenant. Les Furs ne sont pas une relique, ce sont des sentiments encore vivants". Et il est vrai que sa voix garde la même puissance évocatrice qui donne encore et toujours des frissons, tantôt de pur plaisir, tantôt dune forme d’effroi.
Quelques concerts à venir :
19 juin : Limelight - Belfast (Irlande du Nord)
20 juin : Academy - Dublin (Irlande)
2 novembre : Bataclan - Paris (France)
3 novembre : Melkweg - Amsterdam (Pays-Bas)
4 novembre : OM Seraing - Liège (Belgique)
Toutes les autres dates ici : thepsychedelicfurs.com/#shows
(Stéphane Massart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Richard Butler des Psychedelic Furs backstage au festival Alive In June au Brielpoort de Deinze (Belgique) le 1 juin 1984
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