Né un 3 septembre: Steve Jones (Sex Pistols), enfant terrible du punk

Le guitariste emblématique et cofondateur des Sex Pistols a vu le jour en 1955 à Londres dans le quartier d’Hammrsmith

Rejeton unique élevé par sa seule mère, il a vécu une enfance plutôt chaotique dans le quartier populaire de Sheperd’s Bush (où ils ont rapidement déménagé) marquée par de petits larcins, quelques cambriolages sans grande envergure et donc une certaine forme de délinquance. Grand amateur de glam rock, notamment David Bowie et Roxy Music, Steve Jones rencontre Paul Cook avec qui il fonde son premier groupe The Strand, ébauche des futurs Sex Pistols. Véritable autodidacte, il apprend la guitare en gratouillant maladroitement un vieil instrument défraîchi. Punk avant l’heure, Steve développe rapidement un jeu incisif et abrasif qu’il n’a pas abandonné depuis. Les arpèges sophistiqués, il s’en moque !

Dès 1975, sous l’oeil un peu maléfique de leur manager Malcolm McLaren, il fonde donc les Sex Pistols avec Johnny Rotten, Glen Matlock et son pote Cook à la batterie. En multipliant les provocations et les esclandres, parfois orchestrées ex-nihilo par McLaren, le quatuore devient rapidement l’étendard du mouvement punk naissant. Avec des titres comme "Anarchy In The UK", "No Future" et bien sûr "God Save The Queen" qui s’attaque de plein front à la sacro-sainte monarchie britannique, ils cristallisent les aspirations nihilistes d’une jeunesse révoltée et sans le sou. 

Même pour diriger le chaos, un architecte s’avère nécessaire et Steve Jones endosse sans broncher le rôle de membre clé du groupe. Sur "Never Mind The Bollocks", le premier et unique album des Sex Pistols, il se charge non seulement des parties de guitare mais aussi, de temps en temps, de celles de basse. 

Suite à la séparation du groupe en 1978, il fonde The Professionals avec son inséparable ami Paul Cook et multiplie ensuite les collaborations, notamment avec Iggy Pop (pour une surprenant reprise de "A Family Affair" de Sly & The Family Stone par exemple), des groupes américains indépendants comme Chequered Past. Mais aussi, de manière plus surprenant, avec David Byrne (Talking Heads) et Brian Eno pour l’album "Everything That Happens Will Happen Today" (2008).

 Installé à Los Angeles dans les années 1980, sa trajectoire demeure marquée par son engagement anti-conformiste et mais aussi, malheureusement, par une série d’addictions récurrentes desquelles il éprouve beaucoup de difficultés à se débarrasser complètement. Il en parle sans fard dans son autobiographie "Lonely Boy".

(Stéphane Soupart - Phto : © E.T.)

Photo : Steve Jones avec The Sex Pistols sur la scène du festival Lokerse Feesten (Belgique) le 4 août 2025