Né un 3 juin : Curtis Mayfield, légende trop méconnue de la soul

Né à Chicago (Illinois) aux Etats-Unis en 1942, ce grand monsieur nous a quitté en 1999, âgé de seulement 57 ans

La carrière cet auteur-compositeur et multi-instrumentiste débute doucement en 1956 au sein des Roosters  qui changent assez rapidement de nom pour devenir The Impressions. Entre doo-woop, soul et gospel, les premiers succès se profilent avec des titres comme "For Your Precious Love" qui évoquent l’univers de Sam Cooke et aussi "People Get Ready", leur plus grand succès. L’engagement politique et social de Curtis Mayfield qui est devenu le chanteur et compositeur principal du groupe commence aussi à prendre forme. "We’re A Winner" devaient l’hymne du mouvement Black Power et "Keep On Pushing" celui du Mouvement pour les Drois Civiques aux Etats-Unis.

  Lorsqu’il entame une carrière solo en 1970, Curtis Mayfield s’est déjà imposé comme une icône du mouvement de reconnaissance des minorités noires dans son pays, aux côtés notamment de Sly Stone et de James Brown.

  Grâce l’album "Superfly" en 1972 (qui sert aussi de bande originale au film du même nom), le chanteur réussit une fois de plus à jumeler sens aigu de la mélodie et paroles engagées politiquement. Il s’attaque aussi au fléau de la drogue. A la sortie du film, la magazine américain "Rolling Stone" écrira d'ailleurs, sous la plume de Bob Donat : "Le message anti-drogue de Mayfield est bien plus fort en réalité que le film lui-même". Les albums mémorables s’enchaînent alors : "Got To Find A Way" (1974),  "There’s No Place Like America Today" (1975), "Someting To Believe In" (1980) ou "Honesty" (1982).

  En 1977, "Never Say You Can’t Survive" s’avère prémonitoire d’un accident en qui frappe l'artiste en août 1990 à Brooklyn lorsqu’une partie des éclairages du concert s’écrase sur scène. Curtis Mayfield survivra mais paralysé, on devra finalement lui amputer une jambe pour cause de diabète. Malgré cette fin de carrière frappée par les drames, l'influence de l'artiste dans l'émergence du hip-hop américain dans les années 80 reste indéniable et personne n'a jamais oublié le "falsetto princier" qui était le sien, comme l'a un jour décrit un journaliste français...

(Stéphane Soupart - © Etienne Tordoir))

Photo : Curtis Mayfiled en concert à Anvers (Belgique) en octobre 1986