Il a vu le jour en 1966 à Silver Spring dans le Maryland et distille toutours la même poésie introspective et mélancolique. Avec parfois une pointe d’humour noir ou décalé…
Adepte du D.I.Y. (Do It Yourself) et fier de son indépendance, Bill Callahan a commencé par enregistrer sa musique sur des cassettes qu’il dupliquait à la demande. On pourrait même croire que l’étiquette lo-fi (ou low fidelity) a été inventée pour définir au mieux son country folk parfois un brin neurasthénique. Etant donné qu’il a intitulé sa toute première cassette "Macrame Gunplay" en 1988, on peut y déceler déjà une forme d’auto-dérision latente.
Il s’est ensuite fait connaître dans les années 1990 sous le pseudonyme Smog, enveloppant sa musique dans un brouillard mélancolique duquel émerge sa voix grave et lancinante. Entre 2990 et 2005, il produira pas moins de quatorze albums sous ce nom. Je ne résiste pas au plaisir de prélever le caustique et drolatique "Dress Sexy At My Funeral" comme preuve d’une forme auto-ironie en clin d’oeil. "Dongs Of Sevotion" (sic !), le titre de l’album sur lequel figure cette chanson en 2000 est un autre exemple de cette mise en abîme du personnage. Mais s’il dessine parfois un léger sourire sur le visage de ses auditeurs, Bill Callahan ne se métamorphose pas pour autant en amuseur public. Johnny Cash, Lou Reed et surtout Leonard Cohen restent ses influences majeures : "Ce qui me touche, c’est quand une chanson semble simple à première écoute, mais qu’elle t’habite ensuite pendant des jours. Leonard Cohen, c’était ça pour moi : un minimalisme chargé d’émotions".déclarait-il au quotidien anglais "The Guardian" en 2013.
S’il se présente depuis 2007 sous son propre nom, il n’en reste pas moins extrêmement prolifique avec huit albums sous le bras. Même si le dernier "Ytilaer" date déjà de 2022, une éternité pour cet auteur qu’on pourrait parfois qualifier de compulsif.
Se décrivant lui-même comme un lecteur assidu, ce n’est pas fortuit si la littérature joue un rôle central dans son processus de création. A la fois elliptique et évocateur, son style puise évidemment dans une tradition littéraire américaine qui fait la part belle aux paysages sauvages, aux bourgades paumées et aux silences lourds de sensl. "J’ai toujours été attiré par les écrivains qui disent beaucoup avec peu de mots. (Raymond) Carver, par exemple, m’a appris à regarder le silence, à écouter ce qui n’est pas dit" expliquait-il en 2009.
Toujours identique à lui-même et sans cesse différent, Bill Callahan est donc bien "un de plus grands auteurs-compositeurs vivants". Et ce n’st pas moi qui l’affirme bien bien le "Washington Post"…
Quelques concerts à venir :
1 juillet : Philharmonie - Paris (France)
2 juillet : EartH - Londres (Angleterre)
3 juillet : Trinity Center - Bristol (Angleterre)
5 juillet : Arts Club Theatre - Liverpool (Angleterre)
Toutes les dates de sa tournée ici : billcallahantour.com
(Stéphane Soupart - Photo : © Music Belgium Photos)
Photo : Bill Callahan sur la scène du Botanique à Bruxelles (Belgique) le 27 avril 2023
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