Bruxellois dans l’âme, figure de l’underground belge, Marc du Marais a vu le jour en août 1959
Au début des années 80, Londres attirait irrémédiablement tous les musiciens du Royaume-Uni mais aussi du Vieux Continent. Une véritable terre promise. En 1981, on peut même parler d’une petite invasion belge en Albion. The Names enregistrent Night Shift avec Martin Hannett à Manchester. The Honeymoon Killers (alias Les Tueurs de la Lune de Miel en français) décroche la cover de l’hebdomadaire musical "New Musical Express" alors que Paul du Noyer choisit "Free Radio Station" des Carolos de Sic comme "single of the week" dans les pages de la même bible du rock.
De son côté, Marine avec Marc du Marais à sa tête mettait le feu avec "Life In Reverse", un funk punk zébré de trompette qui n’a pas pris une ride. Signés à Bruxelles par Les Disques de Crépuscule, ils ont forcément été invités à cette la nuit épique organisée par le label à Londres. Ce concert est aussi le début de la fin pour le groupe.
En 1983, Marc fonde ainsi La Muerte avec le guitariste Dee-J, un pseudo volontairement ironique pour un musicien qui aime la distorsion. Sauvage et imprévisible, leur style musical revendique des influences du côté de Birthday Party (le premier groupe de Nick Cave), The Stooges voire même Motörhead. Vous l’aurez compris,avec eux, pas la moindre ballade à se glisser dans le conduit auditif !
Première grenade dégoupillée, un EP "The Surrealist Mystery" sort en 1984 suivi trois ans plus tard d’un premier album "Every Soul By Sin Oppressed", un titre qui en dit long sur leur démarche. Les concerts, toujours dantesques et parfois violents, les érigent au rang de groupe culte en Allemagne et dans les pays de l’Est notamment. Sans jamais lever le pied de l’accélérateur, les enregistrements s’enchaînent : "Death Race 2000" (1989), "Experiment In Terror" (1990), "Kustom Kar Kompetition" (1991) avant de culminer avec le live diabolique "Raw" (1994), un hommage sans équivoque aux Stooges d’Iggy Pop.
Alors qu’ils avaient disparu depuis 1994, laissant à Marc le champ libre pour réaliser quelques courts métrages volontairement gore, le duo originel du Marais et Dee-J relance la machine infernale en 2014 Initialement planifiée pour un concert unique, cette sortie des abysses provoque un tel engouement que le combo décide de pousser à nouveau les potentiomètres dans le rouge et donne naissances à trois nouveaux brûlots. Le dernier en 2023 s’intitule "Sortilegia".
Mais à l’automne 2025, La Muerte décide de mettre une dernière fois de l’huile sur le feu avant de tirer définitivement leur révérence.
Concerts d'adieu :
26 septembre : N9 - Eeklo (Belgique)
13 décembre : Le Botanique - Bruxelles (Belgique)
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : La Muerte à Bruxeles en juin 1985 avec Marc du Marais à droite sur la photo
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