Né un 24 mai : Bob Dylan, un Prix Nobel qui pousse aussi la chansonnette

Il a vu le jour en 1941 à Duluth (Minnesota) et, actuellement en tournée américaine avec Willie Nelson, continue à porter la bonne parole sur les planches. S’il reste fidèle à l’harmonica, il a pour le moment du moins abandonné la guitare pour les claviers. Avantage non négligeable à son âge, il a ainsi une bonne excuse de rester assis…

Robert Zimmermann, son véritable patronyme, figure certainement sur son passeport mais peu de monde l’appellent encore ainsi . Même si elle caractérise son univers musical, tout comme son harmonica d’inspiration folk, ce n’est certainement pas sa voix qui constitue son atout majeur. Même si sa spécificité la rend unique. Dès 1962, avec son premier album éponyme, Bob Dylan devient le héraut de grandes causes politiques, sociales et même religieuses. Comme l’explicite "Masters of War" sur l’album "The Freewheelin" (1963) que l’artiste présente plutôt comme un manifeste contre les marchandes d’armes plutôt qu’un simple hymne contre la guerre. Autre exemple emblématique qui flirte avec la religion avec "All Along The Watchtowier" (1967), une chanson reprise par la suite aussi bien par Neil Young et Eric Clapton que par U2 ou, de manière impressionnante, par Jimi Hendrix. De plus, il a forcément une idée derrière la tête, un certain prosélytisme sans doute, en intitulant trois de ses albums "Saved" (1980), "Infidels" (1983) ou encore "Oh Mercy" (1989).

Un fait est certain, le chanteur américain n’a jamais eu sa langue en poche Et certaines chansons moins connue comme "Senor (Tales Of Yankee Power)" sur "Street Legal" (1978) ou emblématiques comme, bien entendu, "Hurricane" sur "Desire" (1976) en apportent la preuve éclatante. 

  Malgré son importante discographie de Bob Dylan et le nombre d’exégèses qui se penchent quotidiennement sur l’analyse de ses textes, l’artiste conserve une part de mystère. Il est néanmoins actif dans d’autres domaines notamment en peinture et, plus rarement, au cinéma pour un rôle inattendu dans le film "Pat Garrett & Billy The Kid" de Sam Peckinpah (1973). En 2003, il a même co-scénarisé "Masked And Anonymous" de Larry Charles pour le grand écran.

  On félicitera évidemment Dylan pour son Prix Nobel de Littérature en 2016, le premier décerné à un chanteur même si on peut sans doute regretter que le jury suédois n’ait pas songé à Leonard Cohen avant lui…

(Stéphane Soupart- Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Bob Dylan en plein air au stade de Schaerbeek à Bruxelles (Belgique) le 7 juin 1984