

Le natif de Warracknabeat dans l’état de Victoria (Australie) fête aujourd’hui son 68ème anniversaire. Avec son album Wild God paru en 2024, l’infatigable poète noir démontre qu’il est encore loin d’avoir dit son dernier mot.
Ce 18ème album de l'homme en noir avec The Bad Seeds ressasse magnifiquement ses sempiternelles obsessions. L’incandescence brute des débuts a cependant cédé la place à des orchestrations (faussement) apaisées, des balades décharnées dans lesquelles il est périlleux de déceler une once de joie insouciante. Sur "Wild God" donc, une des rares chansons d’amour "(O Wow Wow Wow How Wonderful She Is)" s’écoute comme un déchirant témoignage d’une relation révolue. La voix qu’on entend à la fin de la chanson est celle d’Anita Lane, une artiste australienne décédée en avril 2021 et qui fût brièvement (mais intensément semble-t-il) la compagne de Nick Cave au début des années 80. Une relation qui a durablement influencé la direction musicale que prendront les Bad Seeds après avoir émigre d’Australie vers Londres. Elle méritait donc bien cette épitaphe singulière.
Une chose est certaine, l’Australien n’est pas ce qu’on appelle un boute-en-train. Un de ses premiers groupes s’appelait bien The Birthday Party, à l’orée des années 80, mais on ne devait pas rigoler beaucoup autour du gâteau. Il faut dire qu’à cette époque, les cinq musiciens ne carburaient pas qu’à l’eau de source.
Puisqu’il s’avère extrêmement périlleux de résumer une carrière pléthorique comme celle de Nick Cave en quelques lignes, je vous invite plutôt à un petit jeu. Combien de fois l’artiste utilise-t-il le mot Godsour son dernier album ? Ensuite, vous serez autorisé à envoyer un courrier aux jury du Prix Nobel de Littérature à Stockholm en leur demandant pour quelles raisons Bob Dylan a obtenu la récompense ultime et pas Nick Cave. Ou Leonard Cohen d’ailleurs…
(Stéphane Soupart - Photo : Etienne Tordoir)
Photo : Nick Cave en clôture du festival TW Classic à Werchter (Belgique) en juin 2022






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