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Né un 2 mai : Dr. Robert, le praticien émérite des Blow Monkeys

parStéphane Soupart
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02 May 2025 10h00
Dr. Robert - The Blow Monkeys
© Etienne Tordoir

Bruce Howard a vu le jour en 1961 à Haddington en Ecosse et appartient et appartient à la mouvance "blue eyed soul", ces artistes venus du nord influencés par la soul autant que par la new wave

Après cinq années à vadrouiller en Australie du côté de Darwin avec sa famille, Howard (qui n’a pas encore endossé le costume du bon Dr. Robert) retrouve les Highlands où,, titillé par la new wave émergente, il décide d’utiliser au mieux ses multiples talents. Chanteur et composteur émérite mais aussi excellent guitariste et pianiste à ses heures perdues, il se dit que le meilleur shaker pour tous ces ingrédients de qualité ne peut être qu’un groupe. C’est ainsi que les Blow Monkeys, avec l’omniprésent saxophone de Neville Henry et de généreuses orchestrations indéniablement soul, font leur apparition quelque part en 1984 dans la capitale anglaise.

Inscrit de manière un peu trop rapide dans le sillage de Simply Red, le quatuor pose discrètement les premières pierres de sa carrière avec l'album "Limping For A Generation" qui passe un peu inaperçu, Mais la consécration vient deux ans plus tard avec avec "Animal Magic" (1986), sa luxuriance mélodique, son parfum funky, ses choeurs féminines enivrants et de premiers hits comme "Digging Your Scene", "Wicked Ways" ou "Sweet Murder". Et derrière un vernis dance entêtant, le bon docteur sort toujours une prescription à caractère social (ou sociologique) pour ses patients les plus fidèles. En filigrane,"Digging Your Scene" s’émeut en effet du sort peu enviable réservé aux homosexuels à une époque où le SIDA s’avérait souvent mortel. Deux ans plus tard, très remonté contre Margaret Tatcher qu’on surnommait la "Dame de Fer" (Première ministre anglaise à l'époque), il lui rappelle de ne pas oublier ses origines modestes en intitulant le deuxième album du groupe "She Was Only A Grocer’s Daughter". "It Doesn’t Have To Be This Way" qu’on retrouve sur la bande originale de "Police Academy IV" sera le plus grand succès des Blow Monkeys. Difficile évidemment de garder la même position quand on a tutoyé les sommets aussi rapidement. Sans démériter, les deux albums suivants creusent un peu plus le sillon de la dance. En s’associant à Kym Mazelle de Chicago pour "Wait" (1989), Dr. Robert est un des premiers à importer le son garage américain en Albion. Mais en 1990, le temps d’une pause qui s’éternisera sur près de 18 ans est venu. 

Les Blow Monkeys plongent en léthargie et Dr. Robert continue une carrière solo prolifique parsemée de collaborations avec notamment Paul Weller (ex-The Jam et Styel Council) ainsi que Beth Orton (Portishead) pour son album "Central Réservation" (1999).

 Avant de reformer les Blow Monkeys en 2007 autour des membres originaux, Dr. Robert sortira trois albums plus apaisés sous son nom dont l’excellent "Birds Gotta Fly" (2001).

  Pour les avoir revus sur scène il y a juste une poignée d’années, je peux vous dire qu’il n’a rien perdu de ses qualités vocales uniques. Plus de quatre décennies après leur avènement, les Blow Monkeys conservent donc le même intérêt. Pour s’en persuader, l’écoute de l’album "Together/Alone" (2024) ou du tout récent single "Birdsong" (2025) est vivement conseillée.

  

(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Bruce Howard alias Dr. Robert avec The Blow Monkeys sur le plateau de l’émission télé "Bingo" à Bruxelles (Belgique) le 9 mars 1987