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Né un 17 mai : Alan Rankine (The Associates), l’alchimiste écossais d’un certain romantisme pop

parStéphane Soupart
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17 May 2025 09h00
Alan Rankine
© Etiene Tordoir

Il a vu le jour en 1958 àBridge of Allan, une petite cille anciennement connu pour ses bains avant de suivre ses parents un peu partout en Ecosse, de Dunde à Glasgow notamment

Il n’aurait pas refusé une carrière dans le tennis et obtenait des résultats encourageants mais sa relative petite taille le décourage de persévérer dans cette direction. Pianiste de formation, il se passionne très tôt pour des textures sonores parfois abruptes. «Ce n’était jamais seulement les notes, mais la manière dont elles résonnaient entre elles. Je pouvais passer des heures à ajuster un seul accord», confiait-il dans une interview au quotidien régional  "The Scotsman" en 2015.

Alan rencontre Billy Mackenzie en 1979. Très vite, leur synergie artistique devient évidente et ils optent donc pour The Associates, un nom qui résume parfaitement une collaboration presque magique entre entre les envolées vocales de Mackenzie et les orchestrations flamboyantes de Rankine. «Billy voulait chanter comme un ange en feu, et moi je devais construire le temple sonore autour de lui », plaisantait Rankine dans une émission de la BBC. Et parfois la plaisanterie n’est guère éloignée de la réalité !

Les trois années de Rankine au sein des Associates donneront naissance à deux chef-d’œuvre de pop baroque (à défaut d’une meilleure définition) : "The Affectionnante Punch" (1980) et surtout "Sulk" (1982). Le single "Party Fears Two" devient un maillon essentiel de leur répertoire mais des tensions artistiques apparaissent rapidement et Rankine quitte le groupe peu après la sortie de l’album.

«On était deux tempéraments très forts, très passionnés. Il fallait que l’un de nous s’écarte pour que l’autre puisse brûler plus fort», expliquait-il avec une pointe de mélancolie.

Après avoir mis ses talents de producteur au service d’artistes comme The Pale Fountains, Paul Haig ou The Cocteau Twins, il finit par s’installer dans le centre de Bruxelles après avoir signé un contrat avec Les Disques du Crépuscule. Malgré une poignée de chansons magnifiques comme "The Sandman", "Last Bullet" ou un "Rumours Of War" aux accents prémonitoires, ses trois albums solo n’obtiennent qu’un succès d’estime. Si vous mettez la main sur "The World Begins To Look Her Age" (1986), son écoute vous convaincra très certainement du talent du bonhomme.

 De retour à Glasgow, il enseigne la musique au Stowe College. Il aide ainsi une nouvelle génération à éclore en montant le label Electric Honey avec ses étudiants. Belle And Sebastian ou Snow Patrol seront parmi les premiers à en profiter.  Jusqu’à son décès inopiné le 2 janvier 2023, Alan Rankine est resté un artisan de l’ombre, célébré par les initiés mais largement ignoré du grand public. Nul doute cependant que son héritage, des Associates à ses expériences en solo, perdurera encore de nombreuses années.

(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)

Photo : Alan Rankine dans son appartement du centre de Bruxelles (Belgique) le 23 janvier 1987