David Byrne, emblématique chanteur des Talking Heads dans les années 80, n’a jamais rien fait comme les autres. S'il est bien né en 1952 dans la petite ville écossaise de Dumbarton, ses parents déménagent rapidement dans l’Ontario canadien puis à Arbutus, une autre petite ville, cette fois dans le Maryland américain, un pays dont il prendra la nationalité.
En culottes courtes, il était donc déjà un globe-trotter. Au cours de sa future carrière, après -évidemment- des études d’art et de design, il continuera ses pérégrinations aux confins des genres musicaux. Lorsqu’il fonde les Talking Heads en 1974, avec Chris Frantz et Tina Weymouth, deux autres étudiants de la Rhode Island School of Design, il se démarque déjà avec sa voix nasillarde et sa gestuelle presque épileptique. Et ne parlons même pas des sujets abordés dans des chansons comme "Psycho Killer", "Life During Wartime" ou l’hypnotique "Take Me To The River".
Mais rapidement, Byrne ne se contente plus de la vie au sein d'un groupe (dont il est pourtant le patron incontesté) Il lui prend l’envie de voler de ses propres ailes et surtout d’expérimenter sans cesse. D’abord avec Brian Eno, longtemps producteur des Talking Heads, il publie dès 1981 l’étrange "My Life In The Bush Of Ghosts", collages souvent abrupts de rythmiques africaines et de sonorités métissées. Il se lance aussi dans une collaboration avec la chorégraphe Twyla Tharp ("The Catherine Wheel") ou avec le cinéaste italien Bernardo Bertolucci pour la fresque "Le dernier empereur".
Ensuite, à l’instar de Peter Gabriel avec Real World, il fondra son propre label de world music (Luaka Bop) sur lequel il enregistre d’autres artistes (comme les Belges Zap Mama ou Cornershop) ainsi que ses propres oeuvres pétries de merengue, de mambo, de rythmes cubains et de nombreuses autres références aux musiques du monde. En touche à tout frôlant parfois le génie, David Byrne continue imperturbablement à défricher la voie qu’il s’est tracée et elle est loin d’être rectiligne. Du théâtre à la télévision, de la danse au cinéma, il s’intéresse à toutes les formes d’expression artistique.
Cycliste depuis toujours, il promeutavec fougue l'usage du vélo au sein de différentes associations. Il a aussi écrit un livre sur la petite reine "Bicycle Diaries" (2009) et a aussi dessiné des abris pour vélos adaptés aux lieux dans lesquels ils sont installés. A Wall Street, la forme choisie a été... le dollar évidement !
Fun fact (si on peut dire), c’est sa chanson "Radio Head", écrite avec Jerry Harrison, sur l’album "True Stories" (1986) qui a inspiré à Thom Yorke le nom de son groupe…
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo :David Byrne au Festival Pinkpop (Pays-Bas) le 8 juin 1992
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