C’est à Ripley, au Royaume-Uni, qu’Eric Clapton voit le jour le 30 mars 1945.
Son père, soldat canadien, retourne vivre dans son pays à la fin de la guerre tandis que sa mère, âgée d’à peine seize ans, le confie à ses grands-parents, avant d’aller à son tour vivre à l’étranger. Enfant turbulent, le garçon reçoit une guitare pour ses treize ans, ses grands-parents espérant canaliser ainsi cette propension à se fourrer dans tous les mauvais coups. Il paraît que la musique adoucit les mœurs, n’est-ce pas ?
Le jeune homme, grisé par ce cadeau, côtoie les clubs, se lie d’amitié avec les musiciens du coin et peaufine sa technique, ce qui lui permet de rejoindre les Yardbirds, qui reprennent des classiques du blues. Les jeunes garçons sortent quelques titres et se créent des souvenirs en tournée. Trop commercial cependant pour Clapton, qui quitte le groupe pour en rejoindre un autre : les Bluesbreakers de John Mayall. On loue alors déjà son prodige, jusqu’à taguer dans le métro londonien : "Clapton is God". Mais, une fois de plus, la messe est dite et Clapton quitte le groupe, n’y trouvant pas l’âme qu’il semble rechercher à tout prix.
Il fonde alors Cream avec deux autres musiciens de renom, Ginger Baker et Jack Bruce. Malgré des egos qui se frottent et quelques étincelles, le groupe tient bon et offre à son public des moments légendaires sur scène. Trois albums plus tard et 5 millions d’opus vendus dans le monde, le trio se sépare néanmoins et marque le coup avec sa dernière production, la bien nommée "Goodbye".
Eric Clapton rejoint alors Blind Faith. Succès immédiat mais fugace puisqu’une nouvelle fois le guitariste claque la porte, après moins d’un an de collaboration. Lassé de ces échecs à répétition, il sort son premier album solo, simplement intitulé "Eric Clapton", avant d’intégrer un nouveau groupe, début des années 1970, Derek and the Dominos. Une nouvelle aventure entachée par la consommation de drogues du guitariste et le décès de son ami Duane Allman.
S’en suit pour Clapton une longue descente aux enfers, sous le signe de l’héroïne dont il ne peut désormais plus se passer. C’est, quelques années plus tard, sous l’impulsion de son ami Pete Townshend, qu’il se défait de cette dépendance et reprend son souffle, vacillant certes mais toujours debout sur scène. En 1974, il produit "461 Ocean Boulevard" et contribue à lancer la carrière d’un certain Bob Marley, jusqu’alors inconnu, dont il reprend le fameux "I Shot the Sheriff".
C’est à présent avec l’alcool que Clapton se débat et il faudra à nouveau quelques années de recul et de cures de désintoxication à répétition pour lui permettre de revenir et de proposer "August", en 1986 et "Journeyman" trois ans plus tard. La vie n’est décidément pas tendre avec lui puisqu’il doit affronter le décès de son fils de quatre ans, en 1991. "Tears In Heaven", chante-t-il, brisé par cette tragédie.
En 1992, il propose "Unplugged", où il revient à ses racines, reprenant des classiques du blues, ainsi que certains de ses titres les plus connus, comme "Layla", écrite à l’époque pour déclarer sa flamme à la femme de son meilleur ami, George Harrison. Les années qui suivent le voient s'enchaîner collaborations, tournées et enregistrements, dans un nouvel élan de vie et de musique. Sa discographie se complète d’albums live ou de compilations, jusqu’à la sortie en 2016 de "I Still Do" et, il y a peu, "Meanwhile". Cette année, la légende annonce son retour sur scène. A 80 ans, il ne cesse de jouer la musique comme s'il s'agissait de la meilleure thérapie pour lui.
(Céline Massart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Eric Clapton sur la scène du Playhouse d’Edimbourg (Ecosse) le 28 février 1985
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