Declan Patrick McManus, de son vrai nom, a vu le jour à Londres en 1954. Il a donc 71 ans aujourd’hui !
D’origine irlandaise, Elvis Costello a fait ses premiers pas dans ce qu’il est convenu d’appeler le pub rock, à l’époque où ces hauts lieux de la bière tiède sans faux col accueillaient régulièrement des artistes sur leurs scènes étriquées. C’est heureusement encore le cas aujourd’hui mais dans moins d’établissements. Des groupes comme Dr Feelgood ou The Inmates ont également débuté ainsi.
Avec des albums comme "My Aim Is True" (1977), "This Year’s Model" (1978) et l’emblématique "Armed Forces" (1979), il devient un des héraults de la new wave anglaise. On comprend rapidement qu’il n’est pas seulement un petit gars nerveux qui se trémousse sur des refrains épileptiques (et souvent magnifiques). Ainsi, le (presque) reggae "Watching The Detectives" ou l’évidence mélodique de "Radio Radio", le crescendo de "(I Don’t Want To Go To) Chelsea" et bien sûr le piano du fidèle Steve Nieve sur "Oliver’s Army". illuminent les premières années de sa carrière On y décèle déjà l’étendue d’un talent multiforme et toute l’étendue de ses aspirations futures sont déjà présentes en filigrane sur "Alison", "Waiting For The End Of The World" ou "Little Trimmers". Costello ne se contente pas de ciseler d’impeccables mélodies, il peaufine aussi ses textes avec le même talent d’orfèvre. Et ne semble en aucun cas rechercher la facilité. Avec lui, "Accidents Will Happen" (pour reprendre le titre d'une de ses chansons) mais presque toujours pour le meilleur…
Pour le suite de sa carrière, le plus souvent accompagnés par ses fidèles Attractions, Costello prendra de plus en plus souvent des chemins de travers et apparaîtra où on ne l’attend pas. Le succès commercial ne sera cependant pas toujours au rendez-vous. En 1981, il épanchera (partiellement) son penchant pour la country en mettant "Almost Blue" au monde à Nashville avec des reprises notamment de Gram Parsons. Par la suite, jazz ou soul funk, envolées presque baroques et même classiques avec The Brodsky Quartet en 1993, Costello se métamorphose en caméléon talentueux.
Mais écoutez à nouveau de petits bijoux comme "The Only Flame In Town" (1984), "Everyday I Write The Book" (1983), "I Want You" (1986) ou encore "Unwanted Number" avec ses actuels comparses des Imposters (2018) vous serez convaincu, si besoin en était, de l’immense talent du bonhomme. Si vous êtes curieux, vous pouvez également partir à la recherche d’une vingtaine de chansons composées avec Paul McCartney entre 1987 et 2008.
Enfin, malgré un caractère parfois abrupt, on rappellera ici son engagement sans faille pour Rock Against Racism mais aussi contre la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Suite aux pressions, il a cependant été obligé d’annuler les deux concerts de soutien qu’il désirait donner à Tel Aviv. C'était en 2010 et le ciel s'est encore obscurci depuis en Israel. Comme vous voyez, Elvis Costello n’a pas sa langue en poche et sait faire entendre ses opinions !
(Stéphane Soupart- Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Elvis Costello sur la scène du festival de Werchter (Belgique) le 5 juillet 1981
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