Il a vu le jour en1957 à St Helens dans le Merseyside anglais. , Peter Edward Clarke de son véritable patronyme, il adopte tôt le surnom de Budgie.
Originaire d'un milieu ouvrier, il découvre la musique dès son plus jeune âge et se contente au départ d’un discret rôle de choriste. A l’adolescence, il comprend rapidement que la batterie et les percussions deviendront ses instruments de prédilection. Etudiant en art, il s’immerge alors avec enthousiasme dans la scène punk de Liverpool et fait ses débuts dans les Spitfire Boys et Big in Japan, groupe culte de la ville. Il réalise son premier enregistrements avec "Cut" (1979) album du turbulent groupe punk féministe The Slits. Il remplace ainsi Palmolive (autre surnom qui lave plus blanc que blanc) et est alors le seul élément masculin du quatuor.
En septembre 1979, Budgie intègre Siouxsie and the Banshees, où il exerce d’abord comme réserviste pour le batteur de l’époque. Mais rapidement, il devient une pièce maîtresse du groupe jusqu'à leur séparation définitive en 1996 (à l'exception d'une éphémère reformation en 2002). Il participe à neuf albums studio des Banshees parmi lesquels "Kaleidoscope" (1980), A "Kiss In The Dreamhouse" (1982) et "Hyaena" (1984).
Dès 1981, il co-fonde The Creatures avec Siouxsie Sioux, un projet centré sur les percussions. Sur les albums "Feast" (1983) et "Boomerang" (1985), il a notamment recours à bon nombre de percussions japonaises comme le taiko (grand tambourin utilisé pour des cérémonies rituelles au pays du Soleil Levant) , le shime-daiko (petit tambour utilisé en adjonction au taiko) ou encore les hioshigi (blocs de bois). Je vous conseille l’écoute de "Miss The Girl" pour plonger dans cet univers percussif…
Dans une interview pour "Modern Drummer" (1990), Budgie évoque aussi sa pratique du marimba mexicain sur "Hyaena", notamment sur "Swimming Horses" : «J’ai découvert que j’aimais la musique répétitive et hypnotique de Philip Glass. Comme j’ai toujours tendance à faire les choses de façon linéaire, j’ai utilisé cela dans les reprises de "Through The Looking Glass". J’adore également le morceau "Gun" de John Cale (avec lequel il a joué en 1998). C’est juste les mêmes notes placées sur un autre tempo».
Porté au cénacle par ses pairs, comme Larry Mullen Jr (U2) et Stewart Copeland (The Police), Budgie est aussi devenu un peu historien du mouvement post-punk puisqu’il a enregistré une série de podcasts sur le sujet aux côté de Lol Tolhurst (ex-batteur de The Cure). Ensemble, ils ont d’ailleurs donné une série de concerts aux Etats-Unis.
En juin 2025, à 67 ans donc, Budgie a jugé utile de rassembler ses souvenirs dans une auto-biographie intitulée "The Absence - Memoirs Of A Banshee.Drummer". Un livre passionnant truffé d’anecdotes inédites…
(Stéphane Soupart - Photo : © Etienne Tordoir)
Photo : Budgie (gauche) avec Siouxsie Sioux (centre) et Steve Severin (droite) à Bruxelles (Belgique) le 9 mars 1987
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