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Quelle mouche a piqué MG avec le Cyberster ?

Oubliez l’image de la Chine timorée. Avec le Cyberster, MG a démontré que l’Empire du Milieu pouvait oser. Ce n’est pas que le profil de roadster qui est étonnant avec cette voiture, c’est bien plus que ça.

J’ai une chance inouïe, celle d’être ambidextre. La preuve ? Je joue au tennis des deux mains aussi mal. Et pouvoir faire des choses indifféremment de la main droite ou de la main gauche c’est un atout au volant de la MG Cyberster. Car face au conducteur, il y a 3 écrans : le combiné au centre, celui pour le téléphone, la navigation et le multimédia à gauche et celui pour les fonctions et réglages, notamment de recharge à droite. À cela, il faut encore ajouter un écran au pied de la console pour la climatisation, avec une barre de raccourcis ! Mais pourquoi imposer l’allumage du feu antibrouillard sur cet écran via une petite icône. Surtout qu’il a buggé une fois. En l’occurrence, j’avais juste besoin du siège chauffant cette fois-là. Mais quand même. On est loin du roadster simple du temps où MG était britannique et pas chinois… 

Portes en élytre

En soi, MG n’a pas inventé le roadster électrique. C’est Tesla qui l’a fait avec son premier modèle. Mini a aussi tenté le cabrio électrique, mais en est revenu pour l’instant. Il y aura dans quelques mois la 718 Boxster de Porsche, en retard. Bref, pour l’instant, la seule décapotable électrique sur le marché, c’est la Cyberster. Et la coquette s’offre une minauderie. Comme un concept, elle a des portes en élytre. Une première pour un cabriolet vendu de série. L’effet est garanti. Les enfants roulent des yeux et les adultes sont surpris et amusés par cette audace. La cinétique électrique de l’ouverture en ciseaux est activée par des boutons sur la console, sur la porte et la télécommande. Chouette, sauf quand la pluie tombe dru et qu’il faut attendre que tout cela se referme avant d’être vraiment à l’abri. D’autant qu’en vrai roadster, c’est une stricte 2-places près du sol avec un cockpit cosy où toute l’instrumentation orientée vers le chauffeur. 

Deux moteurs

Pour cet essai hivernal, avec les pneus de saison, j’ai pu goûter au Cyberster dans sa version la plus sportive. Celle avec deux moteurs pour une puissance totale de 544 ch (400 kW), stabilisée à 510 ch (375 kW), et un couple de 725 Nm. Les 4 roues motrices (un moteur par essieu) permettent à la biplace de bien s’agripper sur le bitume lorsque la route est humide. Cependant, la MG a une fâcheuse tendance au sous-virage. Et le freinage manque un peu de mordant. Des effets secondaires de son poids de presque 2 tonnes ? Le mode « One Pedal » ne m’a pas convaincu. Tant mieux serais-je tenté de dire pour une voiture plaisir. Elle pourrait filer à 200 km/h sans peine sur circuit. Cependant, c’est avant tout une GT pour la balade dynamique plus qu’une vraie sportive. Quoique ! L’excursion est finalement athlétique par ses tressautements sur le revêtement. Ce n’est pas une légende : on est vraiment proche de la route à son bord. Trop proche même.

En week-end

Le coffre à l’arrière, malgré le câble, permet de laisser des valises cabine et même de faire ses courses au supermarché (un caddie rempli aux ¾) grâce à ses 249 l. Lorsqu’enfin le soleil pointe le bout de ses rayons, je peux ouvrir le toit électriquement en 15 s. Sans le coupe-vent resté dans le coffre, l’habitacle n’échappe pas aux courants d’air. Néanmoins, le road trip a la saveur du cabriolet. Même le toit fermé, nous sommes en phase avec l’environnement en entendant les bruits de la ville ou de la nature plus que dans un coupé ou dans une berline. D’autant que la motorisation est silencieuse. Pour pimenter l’escapade, il est amusant d’appuyer sur le bouton rouge « Super Sport » pour des accélérations à couper le souffle. Sur piste, il est même possible d’activer un mode démarrage plus corsé encore. Il affiche son activation sur le tableau de bord avec une fusée. Tout est dit…

Recharge

Évidemment, il faut penser à s’arrêter une fois que la batterie montre des signes de lassitude. Le pack de 77 kWh autorise un bon 300 km dans la vraie vie (442 km en WLTP). De quoi gambader sans stress avant de devoir demander une borne à la navigation ou à son smartphone appairé. La vitesse maximale de charge rapide est de 144 kW. Concrètement, cela ne va pas aussi haut, mais c’est suffisamment rapide pour siroter un café ou un soda en 30 minutes avant de repartir. Et là aussi, pendant qu’elle est branchée, elle attire les regards. MG a fait du beau design en surfant entre le classicisme et le modernisme. Les feux arrière en flèche et l’arceau lumineux de la poupe ne passent pas inaperçus. L’avant est plus sobre avec toutefois des appendices aérodynamiques pour montrer que c’est une voiture de caractère. À la maison, la charge AC a une puissance de 11 kW. 

La douloureuse

C’est bien beau tout ça, mais ça coûte combien ? La MG Cyberster a l’âme des GT, mais elle n’en a pas le prix. Du moins si on doit la comparer à des roadsters thermiques tout aussi puissants. Avec un seul moteur de 340 ch (250 kW), le tarif débute à 65.500 € en Belgique, sans un catalogue d’options long comme le bras. À part le choix des couleurs si on n’aime pas la combinaison blanc ivoire à l’extérieur et le duo rouge et noir intérieur de MG, tout est compris. Pour notre Cyberster GT, il faut débourser 70.000 € en Belgique, 68.000 € en France, 67.700 € au Luxembourg et 68.000 CHF en Suisse. Finalement, la mouche qui a piqué MG, elle l’a bien fait ;-)

(Olivier Duquesne – Source : MG – Pictures : © Olivier Duquesne)

Olivier Duquesne

Olivier Duquesne

Journaliste FR @ Tagtik - Rubriques auto et mobilité

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